Sortie théâtre de la classe de 2nde1

(actualisé le ) par L.C.

Sortie théâtre de la classe de 2nde1
Et le cœur fume encore, M. Eskenazi et A. Carré

Le 9 novembre 2023, notre classe de 2nd1 est allée au théâtre de Sartrouville pour voir une représentation de la pièce "Et le cœur fume encore" de M. Eskenazi. Nous avons pu observer le travail du metteur en scène, et ainsi découvrir une nouvelle manière d’apprécier le théâtre. Notre mission était d’observer un aspect de la mise en scène, certains ont travaillé sur le texte, d’autres sur le jeu ou encore la musique, la vidéo mais surtout la lumière et les décors.

Nous avons également dû observer le texte de la pièce de théâtre et comment les comédiens l’ont interprété ; nous avons remarqué que le texte alternait entre dramatique et comique. Ils ont également fait le choix d’effectuer des dialogues en Arabe.

Durant la pièce de théâtre, nous avons pu observer plusieurs lumières différentes. Chacune des lumières joue un rôle dans la mise en scène et l’interprétation de l’œuvre.
Tout d’abord, nous avons observé qu’en fonction de la scène jouée la lumière est plus centrée sur les comédiens jouant un rôle plus important. Selon nous, cela permet aux spectateurs de se concentrer sur un rôle mis en valeur, sur des détails que l’on doit remarquer. Donc, cela rend plus claire la mise en scène de la pièce.

Nous avons également remarqué que les couleurs des lumières avaient des significations comme si un code couleur avait été mis en place, par exemple les couleurs sombres présenteraient un passé (scène à l’extérieur dans le passé) le jaune (couleur chaude) représenterait une maison, un lieu de vie et le rouge un lieu clos, qui ne représente pas un habitat, un foyer.
Ce code couleur aide alors le public à capter l’ambiance de la scène, comme le décor est très épuré les lumières jouent un rôle important pour la compréhension de l’espace et du temps.
Les lumières sont chaudes, et nous permettent de nous sentir plus proche des comédiens et des personnages qu’ils interprètent. Cela nous donne un sentiment d’intimité avec les personnages et nous aide à mieux comprendre le point de vue de chacun et la pièce en général. Cela permet aux spectateurs d’être au centre de l’histoire qui se déroule.
Selon nous, l’ambiance intimiste des lumières chaudes choisies durant la pièce de théâtre nous plonge au cœur de différents points de vue par rapport à la mémoire de colonisation. Ces lumières nous introduisent dans l’intimité de différentes familles ou groupes et nous montrent un aspect différent à chaque fois de la guerre d’Algérie et de leur vécu par rapport à celle-ci.
On en conclut que dans une pièce de théâtre, les lumières ont un rôle important et ne sont pas choisies au hasard. Cela permet une meilleure compréhension de l’œuvre, des personnages et de leur point de vue. Donc cela apporte une profondeur à la pièce et la rend plus intéressante.
Nous avons pu également observer le travail de scénographe fait par J. Boillot-Savarin.
La scénographe a opté pour un décor simple, épuré et minimaliste. En effet, on retrouve sur scène uniquement le strict nécessaire c’est-à-dire deux murs, une porte, un rideau transparent et sept chaises. Ces choix simples permettent aux spectateurs de développer leur imagination. C’est également un gain de temps car il n’est pas nécessaire de changer constamment de décor entre chaque scène. On peut observer une seconde fois aussi une facette minimaliste de la scénographie : les acteurs interprètent à eux seuls plusieurs personnages, et nous permettent donc ainsi de comprendre les divers points de vue tout en conservant un même jeu d’acteur... De plus, cette exploitation du décor minimaliste offre en même temps une possibilité budgétaire conséquente de par le faible coût de la mise en place de ce cadre. On remarque que les comédiens se changent directement sur scène ce qui nous permet de comprendre lorsque la scène ou l’acte se termine. On peut aussi voir que parfois dans la pièce les comédiens se déplacent dans le public : cela nous inclut plus dans la vision des choses de l’auteure, et permet à nous spectateurs de comprendre chacune des fractures spatio-temporelles de l’œuvre.

Par ailleurs, ce décor peut représenter l’arrivée des Algériens en France suite à la guerre dans leur pays. Affectés par un lourd passé colonial, le peuple algérien a dû se construire au milieu des vestiges d’un conflit ayant marqué des générations entières. Effectivement, lors de leur venue dans la métropole hexagonale, ils sont arrivés sans rien, après avoir dû quitter leurs proches et leur train de vie, avec à la clé, la promesse d’une meilleure situation de vie et un plus grand nombre d’opportunités. Au cours de la pièce on apprend les difficultés financières de certains personnages, en effet ceux-ci ont du mal à trouver un logement au vu de la situation et de la discrimination envers les populations algériennes. Le spectateur peut donc imaginer que la simplicité du décor permet de représenter les difficultés financières rencontrées par ces personnages.

Pour conclure, le choix d’un décor polysémique permet donc de laisser une place à la créativité des spectateurs. Il apporte en plus un gain de temps, d’argent et de praticité.
On peut également observer une similitude entre le décor épuré et la pauvreté qui renvoie à la misère de la guerre. La scénographe a donc volontairement aménagé le décor simplement pour que le public se l’approprie.
Comme énoncé au début de cette conclusion, tout cela permet de créer une certaine proximité entre les spectateurs et les interprètes.
Clémence Josset-Bucelle et Safa Naji élèves de Mme Baillion